La Rose de fer | Brigitte Aubert

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Georges Lyons, costard-cravate, homme d’affaires du côté de Genève, conduit une grosse voiture, fait des déplacements réguliers en avion vers Bruxelles, a une jolie femme, Martha, dont il se languit un peu pendant la journée… Banal, n’est-ce pas ? Mais dans les toilettes de l’aéroport, l’homme se transforme en sans-abri, reçoit d’un type la garde d’un vieux chien et, devant une banque, ce n’est pas la manche qu’il va faire…

Habile à créer des personnages réalistes comme à nous étourdir de rebondissements, Brigitte Aubert nous entraîne dans un roman policier passionnant. Les voleurs ont de la rouerie et un plan parfait, les flics sont opiniâtres et menaçants, l’épouse est belle et troublante, mais tout le monde trompe tout le monde. Des jeux d’espion, de double-jeu et de manipulation qui nous entraînent bien loin de la situation de départ et du poncif des gros coups et des braqueurs en cavale. Des secrets vieux de plusieurs décennies, des intentions néfastes et vont se réveiller au fil des pages.

Le héros et protagoniste principal est un as dans son genre, mais il va douter… beaucoup. Et se débattre pour échapper à la mort comme pour comprendre cette avalanche de péripéties… Il va douter de ses complices, de sa femme, de son médecin, de ses sens, de sa mémoire, de tout ce qu’il a cru être sa vie. En plus de l’attachement qu’on ressent pour l’homme balloté par les évènements, on perçoit, grâce à la plume de l’auteure, tout le déchirement qui subsiste en lui à cause de son passé, et toute la force inaliénable des sentiments qu’il éprouve envers et contre tout pour celle qu’il a épousé depuis peu.

Les ennemis de plus en plus retors, de plus en acharnés, bien plus que la traîtrise d’un complice, la persévérance d’un policier, vont se délier des ombres pour nous dépeindre une toute autre histoire que le casse d’une banque ou une confrontation motivée par l’argent. On parle de plan machiavélique sur le long terme, on parle de monstres que rien n’arrête, on parle de motivations bien plus sombres, abjectes, et on parle d’Histoire à l’acmé de l’histoire du roman.

En bref, un roman surprenant, avec de nombreux temps forts où on ne parvient jamais vraiment à deviner ce qui va suivre directement. Des personnages qui restent, malgré les circonstances incroyables, à la limite de la vraisemblance, profondément intéressants.